Catégorie : Contre le patriarcat, contre le genre
Évasion : Un plan anarchiste pour l’hédonisme
N.B [NdT] : Les accords de ce texte paraissent probablement incorrects mais nous avons fait le choix d’accorder aléatoirement pour ne pas avoir à utiliser des méthodes d’écriture inclusive qui tendent de plus en plus à être institutionnalisées. Ce choix nous appartient, nous n’avons ni l’intention que tout le monde soit d’accord avec, ni d’en faire une nouvelle norme.
« J’aurais pu insister dans mes écrits sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un plan pour l’hédonisme, chose que je n’ai pas prise en compte, étant en dehors de ces cercles. Je n’ai jamais voulu que quiconque fasse du stop, fouille dans les poubelles, vole dans les magasins et soit satisfait de le faire. Si tu n’utilises pas ce temps, cette liberté que tu te crées pour tenter de rendre le monde meilleur, je n’ai alors pas plus de respect pour toi que pour l’esclave salarié non qualifié qui traite sa vie comme si elle était jetable »
– Mack Evasion, auteur du livre « Evasion ».
Lors d’une nuit chaude et légèrement venteuse en Arizona, un train de marchandises de la BNSF me transporte assez doucement pour que je puisse m’asseoir sur le bord du wagon et scruter le désert. La Lune laisse entrevoir les silhouettes de petits buissons éparpillés sur le sol ainsi qu’un ruisseau asséché. Alors que je suis pétrifiée par une telle beauté, mon esprit vagabonde à travers tous mes souvenirs de quand je nettoyais les toilettes du casino, déchargeais des camions à Target [1] et remplissais les rayons des épiceries. Si seulement j’avais su il y a quelques années que ma vie pouvait être remplie d’autant d’aventures, je n’aurais jamais mis les pieds dans ces lieux de travail. Si seulement j’avais réalisé plus tôt que j’aurai pu me barrer de l’école, avoir autant de nourriture gratuite, éviter de finir dans un service psychiatrique, et que tout mon activisme et mon community organizing [2] deviendraient une spirale de déceptions sans fin… Bref. Peu importe. A présent, je suis là. Mieux vaut tard que jamais.
Je vois la société industrielle comme une prison multi-dimensionnelle qui divise sa population en fonction de la valeur productive de chacun. Celles et ceux qui contribuent le plus à la reproduction et à la pérennité de cette prison sont récompensés par la reconnaissance sociale et un meilleur accès aux ressources nécessaires à leur survie. Et celles et ceux qui contribuent le moins sont ridiculisées, humiliés et livrées à la mort. Le collectivisme global créé à travers la participation de masse normalise ce mode de vie binaire, engendrant une pression sociale qui mène à l’assimilation et décourage l’insoumission. Pour fonctionner, la société industrielle normalise l’esclavage salarial à travers l’apprentissage de l’infériorité. A mesure que les gens intériorisent ce sens de l’infériorité, ils deviennent dépendantes de la société industrielle et de sa représentation symbolique de l’ordre. A mesure que les gens acceptent individuellement leur faiblesse et leur impuissance, la prison sociétale favorise un sentiment de force du groupe et d’appartenance à celui-ci.
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Individualisme anarchiste et féminisme à la « Belle Époque »
Les liens entre le mouvement anarchiste et le mouvement féministe sont loin d’avoir été toujours très clairs. Tout commence, mal, avec Proudhon et son fameux « ménagère ou courtisane ». Puis, avant la Première Guerre, alors que le mouvement féministe prend de l’ampleur, les anarchistes critiquent et rejettent les revendications concernant le droit de vote ou l’accès à des professions libérales pour les femmes. La liberté n’est pas quelque chose que l’on doit recevoir, il s’agit de la prendre.
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Ton trou du cul est révolutionnaire !
Etudions Gayment va te laver la bouche avec du savon : dans la série « watch your mouth », aujourd᾽hui une pratique sexuelle qui fait du bien par où ça passe, une insulte qui fait mal et qui tabasse…
PARLE A MON CUL, MA LANGUE EST MALADE : POLITIQUES DE LA TRADUCTION CULTURELLE
Vous avez remaqué comme les traductions de films en vo sont chelou des fois ? En particulier quand il s᾽agit le langage « vulgaire » ou d᾽insultes… Mais ya un truc qui revient sans cesse : l᾽insulte la plus forte est souvent traduite par « enculé ». Pour un film ricain, un « motherfucker » par exemple devient souvent un « enculé »[1] : bon ok, « mofo » c᾽est pas non plus très sympa pour ta daronne, mais c᾽est quoi le rapport avec « enculé » ? Les traducteurs se foulent pas trop : quand ils voient un personnage qui a l᾽air vraiment super vénér et qui balance 50 fuck dans une phrase, ils mettent ce qu᾽ils ont de plus balèze dans leur cahier des charges. Il y aurait donc des insultes plus fortes que d᾽autres en n᾽importe quelle circonstance, « enculé » étant en quelque sorte l᾽insulte suprême en français… La valeur hyper-insultante d᾽« enculé » se vérifie aussi dans la réalité : traiter quelqu᾽un d᾽enculé est une des solutions les plus rapides pour se prendre une pêche ou se faire embrouiller. Mais pourquoi cette insulte et pas une autre ? Qu᾽est-ce qui est véhiculé par ce mot ?
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