En fait, toutes les personnes « noires » n’ont pas de problème avec les dreadlocks de « blancs »

Court journal sur le chaos et le nihilisme de race

« And these rhymes ain’t tight, they’re terrorish
And that girl’s not white, she’s anarchist
And we float like kites to get turbulence
Born with our throats slit
Self stitched raised to aim over it
Soldier with no king
War with the war on me
I am more than this world lets me be »
P.O.S « Weird Friends (We Don’t Even Live Here) »

Note : Dans ce texte j’utilise des guillemets autour de toutes les catégories et idéologies identitaires (par exemple les personnes « noires » ou « suprématie blanche ») dans le but de remettre en question leur supposée légitimité en tant que vérités universelles plutôt qu’en tant que constructions fictives qui servent le contrôle social.

1. N.W.A (Nihilists with Attitudes)[1]

Malgré le fait que je sois métissé, ma couleur de peau est socialement considérée comme « noire » (ou marron foncé comparée à d’autres). Une partie de la musique que j’écoute est basée sur, et associée de manière stéréotypée à, la « culture noire ». Les combinaisons de mots que j’ai appris à utiliser, influencées par l’environnement dans lequel j’ai grandi, sont de façon stéréotypée associées à la vie dans le ghetto. Les tensions communautaires et la violence étatique me suivent partout où je vais. Quand j’entre dans un magasin, mon baggy et mon sweat à capuche noirs amènent les gens à penser au pire ; J’ai un passé criminel et peux causer des problèmes. Mais hey ! Je ne suis pas « noir ». Cette société m’a assigné cette identité « noire » à la naissance et avec la pression sociale, elle attend de moi que j’adopte cette identité. Mais je refuse. Le concept même de race n’est avéré ni scientifiquement ni biologiquement. Ce n’est rien de plus qu’une construction sociale utilisée comme un outil d’oppression. La complexité de mon individualité ne peut être représentée par une identité « noire », pas plus que par une « culture noire ». Les identités sont des représentations générales et fixes des individus, et elles sont dictées par des normes sociales, des attentes et des stéréotypes. Elles sont standardisées par le capitalisme et la civilisation industrielle et considérées comme étant universelles et impossibles à remettre en question. Quand j’entre dans un magasin, je me prends des regards inquiets comme si je venais juste de voler quelque chose. Et pour être honnête, ils ont probablement raison. Peut-être que je viens de le faire. Parce que le niveau social correspondant à mon identité est situé proche du bas de l’échelle, ce qui signifie que mon accès aux ressources est limité. Donc l’illégalisme est la manière dont je crée mon accès aux ressources sans mendier pour l’égalité avec un bulletin de vote. Sous le capitalisme, l’égalité ne peut pas exister. Et je dois survivre, donc je fais ce que j’ai à faire. Et ça ne signifie pas s’injecter de la drogue et valider la culture de l’intoxication. La culture de la drogue est un piège mis en place par l’État, donc je dois être plus imaginatif et déterminé. [2]

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Ton trou du cul est révolutionnaire !

Etudions Gayment va te laver la bouche avec du savon : dans la série « watch your mouth », aujourd᾽hui une pratique sexuelle qui fait du bien par où ça passe, une insulte qui fait mal et qui tabasse…

PARLE A MON CUL, MA LANGUE EST MALADE : POLITIQUES DE LA TRADUCTION CULTURELLE

Vous avez remaqué comme les traductions de films en vo sont chelou des fois ? En particulier quand il s᾽agit le langage « vulgaire » ou d᾽insultes… Mais ya un truc qui revient sans cesse : l᾽insulte la plus forte est souvent traduite par « enculé ». Pour un film ricain, un « motherfucker » par exemple devient souvent un « enculé »[1] : bon ok, « mofo » c᾽est pas non plus très sympa pour ta daronne, mais c᾽est quoi le rapport avec « enculé » ? Les traducteurs se foulent pas trop : quand ils voient un personnage qui a l᾽air vraiment super vénér et qui balance 50 fuck dans une phrase, ils mettent ce qu᾽ils ont de plus balèze dans leur cahier des charges. Il y aurait donc des insultes plus fortes que d᾽autres en n᾽importe quelle circonstance, « enculé » étant en quelque sorte l᾽insulte suprême en français… La valeur hyper-insultante d᾽« enculé » se vérifie aussi dans la réalité : traiter quelqu᾽un d᾽enculé est une des solutions les plus rapides pour se prendre une pêche ou se faire embrouiller. Mais pourquoi cette insulte et pas une autre ? Qu᾽est-ce qui est véhiculé par ce mot ?

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